La gynécomastie est un développement anormal des glandes mammaires chez l’homme. Ses causes peuvent différer suivant le cas, elle peut être d’origine congénitale, due à une maladie, causée par certains médicaments ou par une tumeur. Elle peut toucher un sein ou les deux, suivant les cas.
Comment se développe-t-elle ?
Une gynécomastie apparaît lors d’un déséquilibre entre la balance des hormones stéroïdiennes (ou androgènes) et des œstrogènes. Ces dernières prennent le dessus.
Ce déséquilibre peut s’expliquer par plusieurs facteurs :
◊ Une diminution de la testostérone peut causer une gynécomastie. Par exemple, dans le cas de l’hypogonadisme, où l’appareil reproducteur ne fonctionne plus correctement, cela résulte en une déficience des hormones sexuelles masculines. En conséquence, il y a plus d’œstrogènes que d’hormones masculines.
◊ Une augmentation des œstrogènes peut causer une gynécomastie. Elle peut être causée par de l’hyperthyroïdie, la maladie de Klinefelter, des additifs se retrouvant dans l’alimentation ou bien certains cancers du testicule.
◊ Une augmentation de la SHBG – une glycoprotéine qui se lie aux hormones sexuelles – qui diminue le taux de testostérone. Encore une fois, cela peut être causé par de l’hyperthyroïdie mais aussi par certaines maladies rénales.
◊ Des récepteurs hormonaux insensibilisés aux androgènes. Cela est souvent causé par un traitement médicamenteux. De nombreux médicaments peuvent avoir pour effet secondaire la pousse de seins chez l’homme : les digitaliques, la cimétidine, la spironolactone, la ranitidine, la kétoconazole, les amphétamines, les stéroïdes, les neuroleptiques, les médicaments de chimiothérapie, etc… (1)
◊ Les cancers, que ce soit du testicule, du poumon ou du rein peuvent sécréter des hormones similaires aux œstrogènes ou des précurseurs de celle-ci.
◊ Également, d’autres troubles endocriniens outre l’hyperthyroïdie, peuvent perturber l’équilibre hormonal. Par exemple, il y a l’acromégalie, la maladie d’Addison et le prolactinome (une tumeur bénigne qui secrète de la prolactine – qui fait que des hommes ayant une gynécomastie, se retrouvent à avoir du lait sortant de leur poitrine).
ATTENTION ! Pour connaître la cause exacte de votre gynécomastie, il vous faut consulter un médecin (par exemple : un urologue). L’examen consiste en une palpation des seins, des testicules (si nécessaire) et il peut être complété par une radiographie pulmonaire et une échographie abdominale (pour les troubles rénaux). Un cas à part entière : La pseudo-gynécomastie est l’infiltration de la graisse dans la poitrine. Donc dans ce cas, il ne s’agit pas d’une gynécomastie. Une perte de poids et s’il le faut, une opération de chirurgie réparatrice pourront régler ce problème.
L’Impuissance et la Gynécomastie – Comment y faire face ?
Pour en revenir à la pseudo-gynécomastie, si vous êtes en surpoids – ou obèse et que vous êtes impuissant et avez de la graisse au niveau de la poitrine. La cause la plus probable est le surpoids ou l’obésité qui peut entraîner une baisse du taux de testostérone. Il vous faut donc revoir votre alimentation et votre mode de vie. Vous pouvez aussi ajouter des compléments alimentaires pour améliorer vos érections. Je vous conseille de consulter un professionnel pour le cas de l’obésité.
Revenons-en à l’impuissance et à la gynécomastie. La gynécomastie étant le résultat d’un déséquilibre hormonal, il n’est pas surprenant que celle-ci développe d’autres troubles…tels que les dysfonctionnements érectiles. Souvent, lors des cas d’impuissance liés à la gynécomastie, il est fort probable qu’il y ait également une hypotrophie testiculaire (ou une atrophie des testicules), causant des troubles sexuels tels que la diminution du désir, des érections et du volume de l’éjaculation. Ou souvent, la gynécomastie est le résultat d’un hypogonadisme acquis se manifestant par une perte de la libido, une diminution de la pilosité, un faible taux de spermatozoïdes et…. une impuissance ! (2)
Une fois la cause de votre trouble déterminée, un traitement vous sera proposé. Si, dans votre cas l’impuissance est liée à la gynécomastie, en traitant cette dernière, vous retrouverez une vie sexuelle satisfaisante et un corps d’homme. Mais, il est possible que l’impuissance soit le résultat d’un autre trouble (par exemple: un trouble d’ordre psychologique). Il est donc primordial que votre docteur fasse un diagnostique complet et vous conseille de consulter un autre spécialiste, si cela est nécessaire.
Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à demander l’avis d’un autre médecin. Après tout, vous n’avez qu’une santé ! Plusieurs traitements peuvent vous être proposés, parmi-eux se trouvent : le tamoxifène qui bloque les récepteurs d’œstrogènes, la testostérone et ses dérivés, et l’anastrozole qui est un inhibiteur de l’aromatase qui freine un taux d’œstrogènes trop important.
(Note : le tamoxifène et l’anastrozole sont tous les deux utilisés dans le traitement ou la prévention du cancer du sein, également). Malheureusement, pour certains cas de gynécomastie prolongée – soit, plus d’un an – il est possible que celle-ci ne soit pas curable surtout, si une fibrose s’est installée, par exemple.
Donc, quelque soit votre trouble, consultez un spécialiste et demandez un examen complet, pour pouvoir trouver la solution la plus adaptée à votre problème. Ne perdez pas espoir, continuez à vous informer et avancez fièrement, après tout, les femmes à forte poitrine le font, pourquoi pas nous ! Bon courage et bon diagnostique !
(1) Impuissance et gynécomastie secondaires à une hyperprolactinémie induite par la ranitidine. Bera F, Jonville-Bera AP, Doustin P, Autret E. Thérapie. 1994. (2) Endocrinologie. Chapitre 16 – Hypogonadisme masculin, impuissance d’origine endocrinienne. S. Christin. 1996.